LA BELLE EST VENUE
Version Française
L'Inconscient est une source d’imagination féconde et désordonnée : fragments de souvenirs d’une mémoire déstructurée, des images oniriques difficilement saisissables, une palette d'émotions aussi nébuleuses qu’énigmatiques.
Des images me viennent d’un monde enfoui. Elles remontent à la surface et me submergent d’émotion. Mais d’où sortent ces visions fugaces et indéfinissables, à la fois intrusives et séduisantes, craintes et recherchées ? Quels en sont les catalyseurs ? Un parfum ? Un visage ? Un objet ? Soudainement, je suis emportée. Je reconnais l’affolement, l’effervescence, l’angoisse, la secousse de quelque chose déjà intensément vécu et pourtant si intangible.
Pour cette série, j'ai photographié un mannequin, humain d’apparence, mais sans être, elle est ma marionnette. Entre nous se joue un échange profond, un dialogue sans parole. Intitulée
La Belle est Venue, cet ensemble photographique m’a été inspiré par le buste de Néfertiti. De passage à Berlin, au lendemain du confinement sanitaire, j’ai eu l’extraordinaire chance de me trouver parfaitement seule dans le Neues Museum, à serpenter ses collections de l’Égypte antique. C’est là que je l’ai vue, la belle Néfertiti. J'ai été saisie par le réalisme de sa sculpture. Je me suis même surprise à vérifier si elle ne respirait pas, alors que moi je retenais mon souffle. Émue par sa beauté, à la fois immortelle et contemporaine, j’ai été troublée de la voir si seule, elle aussi loin de chez elle. Cette reine égyptienne est "d'une beauté convulsive", aurait dit André Breton, sa magie est "émotionnelle et transformatrice". La Belle est Venue, le titre du portfolio, est la traduction littérale de Néfertiti. Ce jour-là, j’ai eu l’impression de la connaître intimement, car je l’ai reconnue, son visage, son âme figurent dans mon inventaire intérieur. Par cette collection d’images, je tente de reconstruire, pièce par pièce, fragment par fragment, éclat par éclat, ces souvenirs qu’elle a remués en moi, pour leur donner forme et enfin les saisir. Dans ma photographie, je suis en quête
d’une réalité au-delà du réel. Je tente de raconter des histoires humaines au travers de récits fictifs et de la vie dissimulée des objets.
Des images me viennent d’un monde enfoui. Elles remontent à la surface et me submergent d’émotion. Mais d’où sortent ces visions fugaces et indéfinissables, à la fois intrusives et séduisantes, craintes et recherchées ? Quels en sont les catalyseurs ? Un parfum ? Un visage ? Un objet ? Soudainement, je suis emportée. Je reconnais l’affolement, l’effervescence, l’angoisse, la secousse de quelque chose déjà intensément vécu et pourtant si intangible.
Pour cette série, j'ai photographié un mannequin, humain d’apparence, mais sans être, elle est ma marionnette. Entre nous se joue un échange profond, un dialogue sans parole. Intitulée
La Belle est Venue, cet ensemble photographique m’a été inspiré par le buste de Néfertiti. De passage à Berlin, au lendemain du confinement sanitaire, j’ai eu l’extraordinaire chance de me trouver parfaitement seule dans le Neues Museum, à serpenter ses collections de l’Égypte antique. C’est là que je l’ai vue, la belle Néfertiti. J'ai été saisie par le réalisme de sa sculpture. Je me suis même surprise à vérifier si elle ne respirait pas, alors que moi je retenais mon souffle. Émue par sa beauté, à la fois immortelle et contemporaine, j’ai été troublée de la voir si seule, elle aussi loin de chez elle. Cette reine égyptienne est "d'une beauté convulsive", aurait dit André Breton, sa magie est "émotionnelle et transformatrice". La Belle est Venue, le titre du portfolio, est la traduction littérale de Néfertiti. Ce jour-là, j’ai eu l’impression de la connaître intimement, car je l’ai reconnue, son visage, son âme figurent dans mon inventaire intérieur. Par cette collection d’images, je tente de reconstruire, pièce par pièce, fragment par fragment, éclat par éclat, ces souvenirs qu’elle a remués en moi, pour leur donner forme et enfin les saisir. Dans ma photographie, je suis en quête
d’une réalité au-delà du réel. Je tente de raconter des histoires humaines au travers de récits fictifs et de la vie dissimulée des objets.
English version |
The subconscious is an abundant, disorderly source of imagination, composed of traces of visual, olfactory, and auditory memories and their array of accompanying emotions.
When fleeting visions and feelings surface from deep within our being, in a dizzying swell of sensory flashbacks, it is a surge of past-life experiences.
These peculiar moments come as a surprise, a thrilling rush of uneasiness, which leaves us with a feeling of unreality and strangeness. But what prompts the intrusive and bewitching déjà vu, at once feared and coveted? A familiar place or face? A particular scent? An object which beckons us in a mesmerizing and elusive manner?
For this series, I photographed a mannequin, using it as a vessel for my emotions, somewhat like what transpires between puppeteer and puppet.
The images are inspired by the bust of Nefertiti. In the aftermath of the first COVID shutdown, I had the extraordinarily good fortune to find myself perfectly alone in the Neues Museum in Berlin, on the first day museums reopened there.
I meandered through the ancient Egyptian collections and suddenly spotted the beautiful Nefertiti. I was seized by the realism of the sculpture. I held my breath, as I listened for hers. I was moved by her immortal and contemporary beauty and troubled by her seeming loneliness. André Breton would have described her beauty as “convulsive”, at once “emotional and transforming”.
I titled the portfolio, La Belle est Venue, the French translation of Nefertiti, literally “beauty has come”. Nefertiti sparked a powerful déjà vu in me, and caused me to have the conviction of having previously known her in an intimate way... I recognized that beauty and soul, I have seen and felt them before. With these photographs, I aim to reconstruct, piece by piece, fragment by fragment, the obscure memories Nefertiti stirred in me, give them form and seize the intangible in my search of a reality beyond reality.
When fleeting visions and feelings surface from deep within our being, in a dizzying swell of sensory flashbacks, it is a surge of past-life experiences.
These peculiar moments come as a surprise, a thrilling rush of uneasiness, which leaves us with a feeling of unreality and strangeness. But what prompts the intrusive and bewitching déjà vu, at once feared and coveted? A familiar place or face? A particular scent? An object which beckons us in a mesmerizing and elusive manner?
For this series, I photographed a mannequin, using it as a vessel for my emotions, somewhat like what transpires between puppeteer and puppet.
The images are inspired by the bust of Nefertiti. In the aftermath of the first COVID shutdown, I had the extraordinarily good fortune to find myself perfectly alone in the Neues Museum in Berlin, on the first day museums reopened there.
I meandered through the ancient Egyptian collections and suddenly spotted the beautiful Nefertiti. I was seized by the realism of the sculpture. I held my breath, as I listened for hers. I was moved by her immortal and contemporary beauty and troubled by her seeming loneliness. André Breton would have described her beauty as “convulsive”, at once “emotional and transforming”.
I titled the portfolio, La Belle est Venue, the French translation of Nefertiti, literally “beauty has come”. Nefertiti sparked a powerful déjà vu in me, and caused me to have the conviction of having previously known her in an intimate way... I recognized that beauty and soul, I have seen and felt them before. With these photographs, I aim to reconstruct, piece by piece, fragment by fragment, the obscure memories Nefertiti stirred in me, give them form and seize the intangible in my search of a reality beyond reality.